LE QUARTIER ST PATERN
D'abord coeur historique de la ville puisque c'est sur sa colline que s'édifia, à la suite de la défaite des Vénêtes contre Jules-César, la cité gallo-romaine de DARIORITUM, premier nom de VANNES, le quartier devait devenir au fil des siècles, après le transfert de la ville sur la colline voisine, un quartier "populaire". La création toute proche des Casernes dans les années 1880 y verra même s'y installer plusieurs "maisons de plaisir" dans la Rue de la Tannerie.
Le premier sanctuaire qui y fut installé, à l'emplacement de l'église actuelle, prit le nom de celui que la tradition désigne comme le premier évêque de la cité, Saint PATERN. Un document découvert très récemment attesterait que l'église avait été consacrée comme Basilique.
LA RUE DE LA FONTAINE
Appelée parfois incorrectement "des Fontaines", elle rappelle celle qui était installée en contrebas de l'église.
LA RUE DE L'HOPITAL
Longeant l'église sur son coté droit, elle fut durant plusieurs siècles la seule voie d'accès direct à l'intra-muros, via la Porte-Prison, pour les diligences et autres moyens de transports en provenance de NANTES et RENNES ou voulant s'y rendre. Sur cette voie escarpée, on peut imaginer le bruit infernal que devaient faire sur les pavés les sabots des chevaux tirant des diligences aux roues cerclées de fer, les hennissements et halètements des animaux s'entremèlant aux cris des palefreniers.
Elle se prolonge par l'étroite RUE ST NICOLAS , du nom de l'Hôpital qui la jouxtait, et menant à l'imposante Porte-Prison.
LA PLACE CABELLO
Sur la butte, dans le prolongement de la Place Ste Catherine située à l'arrière de l'Eglise, c'est ici que se tenait notamment le fameux marché aux cochons ....
LA RUE DU ROULAGE
Percée au XIXe siècle, elle permit aux diligences et autres carioles d'éviter les montées et descentes périlleuses des Rues de la Tannerie , de l'Etang et surtout de celle de l'Hôpital.
L'AVENUE ST SYMPHORIEN
Dans le prolongement de la Rue de la Fontaine elle permit de rejoindre la Route de Pontivy et à partir de 1862, la Gare et son quartier.
Sa dénomination de l'Etang-du-Duc (ou au- Duc, c'est selon...) provient du fait que VANNES avait été à partir du XIVé siècle, la résidence favorite des Ducs de Bretagne qui résidaient dans l'ancien Chateau de l'Hermine. D'origine artificielle, il correspondrait à l'emplacement d'une ancienne "carrière" d'où auraient été extraites des pierres pour la construction des remparts . Il a remplacé un précédent étang naturel, celui de Plaisance, situé plus au nord-est à la sortie de la ville, près de la route de Rennes. Pour la petite histoire, les deux étangs sont liés par la légende de la Mary-Morgane :
"Une mary-morgane (sirène) habite l'Etang du Duc, prés de Vannes.Elle en sort quelquefois pour tresser au soleil ses cheveux verts. Un soldat la surprit un jour sur son rocher, et, attiré par sa beauté, il s'approcha d'elle ; mais la mary-morgan l'enlaça de ses bras et l'entraîna au fond de l'étang . Si vous demandez au peuple ce que c'est que cette fée des eaux, voici ce qu'il vous racontera :
Une princesse, à qui l'Etang au Duc appartenait, avait refusé d'épouser un grand seigneur qui possédait l'étang de Plaisance. Cependant, fatiguée par la prière de celui-ci, elle lui dit un jour :
- Je serai vôtre, quand l'étang de Plaisance coulera celui au Duc.
Croyant bien demander l'impossible ; mais le seigneur fit creuser un canal qui réunit les deux étangs ; et un jour, ayant invité la dame à une fête qu'il donnait à son château de Plaisance, il la conduisit en bateau par ce canal, jusqu'à l'étang au duc, et là lui dit :
- J'ai rempli votre vouloir, remplissez maintenant votre promesse, et devenez mienne.
Mais la princesse, saisie de douleur en voyant ce qu'elle avait promis, ne voulut point donner son âme et son corps au seigneur qu'elle n'aimait pas, tandis qu'au contraire elle en chérissait un autre ; elle se pencha, désespérée, sur le bord du bateau, et se jeta la tête en avant au fond du lac, d'où elle ne revint plus. Seulement à partir de ce jour, il y eu dans l'étang une mary-morgan belle comme le jour, et l'on pense que c'est la princesse qui a pris cette forme, et qui se montre, vers les matins d'été, sur les rochers qui bordent l'eau, peignant ses longs cheveux, et faisant des couronnes de glaïeuls."
(Extrait de "Les Derniers Bretons" d'E. Souvestre, ed. Charpentier.)